On se retrouve pour le rendez-vous de Coralie
J'aurais dû choisir la lettre C pour vous parler de Craquinette mais j'avais été occupé par mes cheveux ^^ ... la lettre J me donnait du fil à retordre quand j'ai pensé à ma Juju.
Parler d'elle pour dire qu'elle a 4 ans, qu'elle a son petit caractère, qu'elle est adorable et tellement attachante serait chose facile et presque "classique"...
Mais ma Juju c'est avant tout une grande histoire d'amour, quelque chose d'indéfinissable et de si particulier.
Elle était en moi et je voulais profiter à fond de cette grossesse, j'ai cru en elle dès le début... enfin je crois... Elle était pressée, il fallait se reposer, attention madame... j'ai tellement fait attention que j'ai cru qu'elle ne sortirai jamais...
On envisageait le déclenchement quand les contractions se sont fait sentir... Arrivée à la maternité, on m'a transporté d'urgence... oui, étant le troisième bébé, c'était sûr, elle allait arrivée vite... 6 heures après j'étais toujours là et elle, non.
Pour mes deux premiers accouchements, dans l'ensemble, tout s'est bien passé et j'avais pris quelques liberté quand à la position dans lesquels je me sentais bien...
Là, pas de liberté, j'étais épuisée et honnêtement je commençais à me demander ce qui se passait... dans le but, certainement, de ne pas me paniquer, on ne m'a rien dit. On me laissait pousser comme une forcené en me disant que c'était bien mais je ne sentais pas bébé descendre.
J'étais là, épuisée, usée, n'écoutant plus rien... j'avais été perfusé et les infirmières s'y sont repris tant de fois - foutu veine...
Je me souviens que l'on m'a demandé si j'étais sûr de ne pas vouloir de péridurale et la bêta que je suis à insister pour faire la warrior... c'est juste que pour ma deuxième, je n'ai pas eu le choix et c'était tellement magique, alors j'ai cru que ce serait pareil - NON, un accouchement est unique, je confirme.
Quand j'ai vu mon gynécologue rentré dans la pièce ainsi que des assistants, que la pièce était remplie de monde, que je perdais espoir, que je n'étais même plus l'ombre de moi-même... je m'en suis remise à lui mais ne comprenant pas sa présence.
Quand j'ai entendu qu'il y avait une "bosse" et que bébé cognait sa tête dedans, j'ai eu l'impression de ne plus rien comprendre... il fallait pousser la bosse... bizarre... le gynécologue s'en est occupé et j'ai eu mal mais on n'était plus à ça après.
Tout s'est enchaîné et tout est devenu étrange... je sens cette femme me grimpait sur le ventre, je sens une autre femme me tenir le bras, je sens le médecin tirer, j'entends beaucoup de voix... est-ce que je tiens la main de mon mari à ce moment là ? Aucune idée... j'entends que le cordon se coince, j'entends que l'on s'agite et je pense que tout sera bientôt fini et que je ne serais plus là... c'est étrange mais j'ai eu cette sensation que l'on n'y arriverait pas, ni elle, ni moi...
Quelques minutes plus tard, on emmène mon bébé, le papa court près d'elle, il me parle mais je n'entends pas... je dois faire sortir le placenta, une partie en sort seulement, il faut continuer, ... la souffrance est insupportable, je n'en peux plus... il faut recoudre, je suis abîmée, ... même lui me torture et il me dit que ça ne fait pas mal... il a de la chance que j'ai les jambes en l'air et que je n'ai plus de force...
Quelques instants après, ELLE est sur moi, son corps chaud, sa peau douce, ses petits bruits... je ne la vois pas, elle est nichée dans le creux de mon coup. Je suis heureuse.
Mon mari a pris une photo de son visage à ce moment là, j'ai encore du mal à la regarder. Il me disait qu'elle était belle... comment a-t-il fait pour la voir à travers ses bosses et ses marques ? Il avait raison, elle est tellement belle.
Son visage s'est vite amélioré. J'ai pu la regarder, l'observer, la découvrir... on l'a mis dans un couffin près de moi mais je n'arrivais pas à bouger... la sage femme est venue en pleine nuit, on a calé mon lit contre un meuble et j'ai pu avoir mon bébé avec moi, toujours. Collé l'une à l'autre.
Nous sommes restées 1 mois, comme ça. 30 jours. J'ai eu quelques complications après l'accouchement et je crois que mon choc émotionnel en a rajouté aussi, on a eu besoin de ce cocon supplémentaire.
4 ans... c'était il y a 4 ans et c'est la première fois que je l'écris noir sur blanc... bordel... j'avais jamais accepté... j'ai tellement eu peur...
Merci pour celles qui me liront, désolé du pavé... 💗💗💗
*je n'ai jamais montré cette photo à qui que ce soit
si vous la trouvez choquante, je la supprimerai sans souci