Ce n’est pas que je n’aimais pas l’autre, au contraire mais
les années passent et j’avais envie de changement.
Pourquoi j’ai choisi ce dessin ?
Parce que c’est moi qui l’ai fait et qu’à 32 ans, il serait temps de sortir de ma coquille (qui a plus l’air d’une carapace que d’une frêle coquille). J’ai un énorme souci côté artistique et c’est une bête noire que je trimbale depuis de longues années…
Pour la faire courte, j’ai toujours dessiné mais j’avais,
dès le départ, un gros manque de confiance en moi et ma réalité étant
déformée : ce que j’ai dans ma tête, n’arrive pas sur le papier, j’ai opté
pour le « recopiage ». Au début, des personnages de mon journal de Mickey, puis des pages entières de BD puis des publicités…En fin de troisième, en plein divorce de mes parents,
j’étais une maigrichonne qui se faisait insulter de planche à repasser, on m’a
proposé une école d’art. Sélection faite, j’ai 14 ans et je rentre au Lycée
Marc Chagall de Reims.
Niveau estime de soi, je suis déjà en dessous de zéro et mes
« problèmes perso » (qui ressemble à beaucoup d’ados de l’époque
j’avoue) me semblent lourd à portée. On ajoute l’internat (au revoir la
famille), l’arrivée chaotique (je suis un peu perdue dans cette grande ville) breeeef ça commence pas
fort mais je trouve ça étonnant et attirant.
Deux années où j’enchaîne les échecs et où je suis incapable
de me relever. Mon émotivité et ma sensibilité se multiplient pendant que mes
notes dégringolent. Je n’arrive à rien et bizarrement tout ce que je fais
ressemble à de la m***…
Bien entendu, c’est une école dure et quand je parle à mon
enseignant que je trouve difficile de le voir piétiner nos peintures en râlant
que ça ne vaut rien, il me répond : que c’est pour nous endurcir. On est
d’accord que ça ne marche pas avec tout le monde ? On est d’accord.
Deux ans à essayer en vain… je referme la pochette d’art, je
dis au revoir et je sombre pendant deux nouvelles années.
Puis tout va mieux mais je ne sortirai mes pinceaux et mes
crayons qu’une à deux fois par an.
A 32 ans, j’en suis toujours là. Alors j’écris et j’espère.
J’espère sortir de ces phrases inutiles et dessiner pour moi, pour me faire
plaisir.
Ce n’est pas gagné mais ça ne pourra commencer que par des
petits pas… en voilà un aujourd’hui.
Et puis mon blog, j’y vais quotidiennement, à force de le voir, ça devrait faire tilt !