Nous sommes partis en vacances dans le Jura cet été. Entre juillet et août. Je m'occupais de moi et je ne savais pas trop où j'en étais du côté de mon cycle. Il y en avait eu un petit fin juin et je ne m'en faisais pas. Je me disais que mon corps avait besoin de temps.
Sauf que, quand nous sommes en vacances, nous aimons programmer (à peu près) nos sorties alors pour éviter les désagréments, j'ai "calculé" et j'ai conseillé les sorties aquatique la première semaine.
Le temps est passé et 1 jour, 2 jours, 3 jours... les vacances se sont terminées et on aurait vraiment pu se baigner tous les jours si on avait su ^^
Sur la route du retour, nous nous arrêtons dans une grande ville (la seule du Jura) et en passant près d'une pharmacie, on hésite. Mais allez...
En rentrant à la maison, les valises à peine posées, je fais le test et il est positif. Je suis surprise mais surtout je me blinde direct. On n'en parlera pas. On prendra les RDV habituels l'air de rien mais on ne parlera pas. Trop peur.
Prise de sang : taux très bas. Le mot est dur mais je suis terrorisée. Oh non, pas encore.
Premier rendez-vous gynécologique le 29 août. Bébé va bien, il est encore trop petit pour les examens.
Petite question tout de même. La date du premier jour de mes dernières règles est le 30 juin (j'en suis sûre) et le médecin n'est pas d'accord (par rapport à la taille du bébé) et me les a noté au 9 juillet. Du coup, quand on me demande je ne sais jamais quoi répondre et je trouve ça étrange de noter quelque chose de vraiment faux sur un dossier médical. Qu'en pensez-vous ?
Après ce rendez-vous, je pense qu'on se sent mieux mais on n'ose toujours pas en parler. Les filles, sans s'en rendre compte, nous aident en en parlant régulièrement et leur joie fait plaisir à voir. Mais nous sommes encore trop peureux. Nos angoisses sont présentes et le silence bébé fait partie de notre couple.
Nous allons attendre jusqu'au 10 octobre pour exploser. Le rendez-vous échographique est un moment magique. Que ce soit le premier ou le quatrième enfant, nous sommes émus. On aperçoit par ci par là, son corps, sa tête...
Le médecin se tourne : vous voulez connaître le sexe ? - heu, oui !
Je regarde Chéri, on va le savoir maintenant ???
- c'est un garçon !
Bien sûr, il nous reconfirmera mais vu le cliché, on n'a pas vraiment de doute.
J'ai le sourire jusqu'aux oreilles en sortant : mon bébé va bien. J'ai les yeux immenses à l'idée que ce soit un garçon. Il y a un côté magique.
Je n'ai pas prévu de partie trois à ce texte alors je vais vous passer les grosses angoisses qui ont suivi avec le test pour la trisomie 21 qui n'a pas été bon, les examens supplémentaires, la DPNI puis le soulagement. Si besoin, n'hésitez pas.
Depuis, nous nous étonnons encore de ce petit garçon. Nous ne sentons pas réellement prêt et nous ne réalisons pas vraiment.
On en parle beaucoup plus et on s'étonne de nos ressentis. On se rassure en se disant que ça doit être normal, que beaucoup de parents doivent vivre la même chose surtout après 3 filles.
Pour être totalement honnête, je ne sais jamais réellement comment je me sens. Je ne m'étais pas posée de question : nous voulions un bébé, un autre enfant. Mais je pensais que la question ne se poser pas et que ça allait être une fille. Aujourd'hui, il a déjà son prénom, deux, trois vêtements dans un bac et j'ai enlevé les Minnie en tutus du carton bébé. Je dis aux filles : "quand ton frère" mais dire "mon fils" est encore une étape.
Cela fait 4 mois 1/2, la seule chose dont je suis sûre, c'est que j'attends chaque soir avec impatience. Il a choisi de me bousculer entre 22h et 2h du matin, c'est loin d'être l'horaire idéal mais c'est mon moment, son instant et je sais que je suis là, avec lui et que mon amour est déjà présent.
C'est tout ce qui compte aujourd'hui.